MSF met en
œuvre une nouvelle stratégie de traitement préventif du paludisme au
Mali et au Tchad. Les premiers résultats, qui montrent une baisse des
cas de paludisme ainsi que du nombre d’hospitalisations, sont très
encourageants.
Pour la première fois à vaste échelle et en conditions réelles, une stratégie de traitement préventif du paludisme, appelée chimioprévention
du paludisme saisonnier (CPS), a été menée par des équipes de Médecins
Sans Frontières (MSF) en collaboration avec du personnel médical local
dans deux projets pilote, au Tchad et au Mali. Des traitements
antipaludiques ont été distribués à environ 170 000 enfants âgés de 3
mois à 5 ans ; les premiers résultats sont très encourageants puisqu’une
baisse de 65% des cas de paludisme a été constatée dans le projet de
Koutiala, au sud du Mali.
« Nos équipes constatent des effets spectaculaires en termes de diminution du nombre de cas, explique le Dr. Estrella Lasry, spécialiste du paludisme à MSF. Bien sûr, il ne s’agit que des premiers retours, et nous allons continuer d'évaluer l’impact de ces stratégies de distributions ».
Pendant la période
de haute transmission de la maladie, qui dure habituellement de juillet
à octobre, les enfants ont reçu tous les mois un traitement à base d'amodiaquine et sulphadoxine / pyriméthamine (Fansidar®).
Les distributions concernent environ 161 000 enfants du district de
Koutiala, au sud-est du Mali, et 10 000 enfants de celui de Moïssala,
au Tchad. Dans les deux cas, les enfants malades, déjà atteints de
paludisme ou d’autres pathologies, sont directement traités et exclus de
la distribution.
Dans le district
de Koutiala, au Mali, les équipes MSF ont constaté une baisse de 65% des
cas de paludisme simple au cours de la semaine qui a suivi la
distribution du traitement. De même, le nombre d’hospitalisations liées à
la maladie est passé de 247 cas à 84 cas par semaine. Dans le sud du
Tchad, dans deux aires de santé à proximité de la ville de Moïssala, les résultats sont également encourageants avec une baisse oscillant entre 72% et 86% des cas de paludisme simple.
« La CPS
pourrait représenter un formidable outil de santé publique, notamment en
protégeant les enfants, parmi lesquels on compte la grande majorité des
décès. Les interventions menées au Tchad et au Mali vont également nous
permettre d’évaluer la faisabilité de ces stratégies à vaste échelle et
dans d'autres contextes », continue le Dr. Lasry.
En mars 2012, l'Organisation
mondiale de la Santé (OMS) a recommandé l'utilisation de la CPS dans
les zones de forte transmission saisonnière du paludisme au Sahel.
On
estime que 650 000 personnes (source : OMS) meurent chaque année du
paludisme. 90% de ces décès surviennent en Afrique subsaharienne, pour
la plupart chez des jeunes enfants.
Au
Mali et au Tchad, MSF mène des projets de traitement et prévention des
maladies les plus meurtrières chez les jeunes enfants. Depuis le début
de l'année, plus de 12 000 cas de paludisme ont été traités en
ambulatoire et 3 500 enfants malades et/ou sévèrement malnutris ont été
hospitalisés dans le cercle de Koutiala, dans le sud du Mali. Au Tchad, à
Moïssala, plus de 18 000 cas de paludisme ont été pris en
charge dans les structures soutenues par MSF ainsi que par des agents de
santé non-médicaux formés par MSF dans les villages.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire