BORDEAUX LE 19/05/2011 (omd 2015) - Créée par le Général de Gaulle, l’Agence Française de Développement célèbre cette annéeson 70e anniversaire.
À cette occasion, l’AFD a choisi de s’associer avec Magnum Photos pour mieux faire connaître ses valeurs et son savoir-faire :le développement des pays du Sud.
Changer de regard sur le Sud
Cette exposition vise à susciter un nouveau regard sur les pays du Sud, loin de l’image qui leur est trop souvent associée. Les photographies présentées mettent en lumière les défis et les réponses du développement. Elles montrent des projets, mettent en avant leurs résultats et racontent l’implication des partenaires du Sud. Grâce à des cubes dépliés qui évoquent les différentes facettes du développement, ces histoires de vie nous rappellent combien nous sommes aujourd’hui tous responsables d’un monde en pleine mutation.
7 projets,
7 photographes
L’exposition présente les regards de 7 photographes sur 7 enjeux de développement. Réalisés en 2011, ces reportages couvrent les thèmes suivants :
L’agriculture en Guinée (Jonas Bendiksen)
La Guinée est l’un des plus importants consommateurs de riz d’Afrique de l’Ouest avec une moyenne de 100 kg par personne et par an. Le pays est obligé d’importer chaque année 300 000 tonnes de riz en plus de sa production locale qui repose surtout sur des petites exploitations. Leur faible rendement et leur isolement rendent difficile la commercialisation du riz et plongent souvent es paysans dans la pauvreté. L’Agence Française de Développement appuie depuis de nombreu- ses années la filière du riz de mangrove en Guinée. Cette production, entièrement biologique, repose sur un système traditionnel basé sur une alternance d’entrée d’eau de mer et d’eau douce dans les parcelles, permettant un maintien de la fertilité des sols sans apport d’engrais. Le projet a financé la réalisation d’infrastructures hydrauliques sur 5 000 hectares et le renforcement des organisations de producteurs. Aujourd’hui, les rendements de production du riz ont triplé et plus de 50 000 personnes sont employées de manière pérennedans le secteur.
Le soutien à la croissance au Cambodge (John Vink)
Chaque année, 150 000 jeunes Cambodgiens arrivent sur le marché du travail sans trouver d’emploi. Le secteur textile est aujourd’hui le premier employeur industriel du pays. La majorité des ouvriers sont des jeunes femmes venues des campagnes pour travailler dans les usines autour de Phnom Penh. Depuis la libéralisation du marché textile, le pays doit faire face à une concurrence accrue de ses voisins asiatiques sur les marchés d’exportation. Son adhésion récente à l’Organisation Mondiale du Commerce exige une mise aux normes internationales, notamment en matière de responsabilité sociale. Pour aider le Cambodge à s’insérer dans le marché mondial, l’Agence Française de Développement a choisi d’appuyer le programme Better Factories Cambodia mis en place par l’Organisation internationale du travail avec l’appui de la Fédération des entreprises du textile. Cette initiative a pour objectif de renforcer la compétitivité de ce secteur touten améliorant le dialogue social au sein des usines. Elle instaure des moyens de contrôle des conditions de travail, des comités représentant les employés ainsi que des actions de formation et de sensibilisation.
Après cinq ans d’existence, l’approche a porté ses fruits. Les ouvriers sont mieux payés et travaillent dans de meilleures conditions. Les exigences de salaire minimum et de congés annuels sont respectées à près de 100 %, plus de 80 % des usines disposent d’infirmeries et 60 % des ouvriers sont syndiqués. Le Cambodge est aujourd’hui reconnu internationalement pour ses bonnes pratiques sociales. Ce programme est désormais répliqué dans d’autres pays.
L’eau et l’assainissement dans les Territoires palestiniens (Paolo Pellegrin)
Avec plus de 1,5 million d’habitants, la bande de Gaza est l’une des régions les plus densément peuplées au monde. Sa population manque d’eau. La surexploitation de la nappe phréatique entraîne
une salinisation de l’eau, la rendant impropre à la consommation. Le rejet des eaux usées non traitées amplifie la pollution de la nappe. Le blocus sur la bande de Gaza complique la construction
des infrastructures.
Engagée depuis dix ans dans le secteur de l’eau et de l’assainis- sement dans les Territoires palestiniens, l’Agence Française de Développement finance, aux côtés d’autres bailleurs de fonds, la construction d’une nouvelle station d’épuration à Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza. L’ancienne station répondait à une demande en eau potable quatre fois supérieure à sa capacité.
Insuffisamment traitées, les eaux usées étaient déversées dans un lac qui risquait de déborder et menaçait les riverains. Sept fois plus grande que la précédente, la nouvelle station permettra de traiter de manière satisfaisante les eaux usées de 250 000 personnes d’ici 2015. En plus de limiter les risques liés aux déversements d’eaux usées, elle contribuera à améliorer les conditions de santé publique des habitants de la bande de Gaza et à protéger leur environnement.
L’éducation au Burkina-Faso (Bruno Barbey)
Au Burkina Faso, seule la moitié des enfants bénéficie d’une scolarisation complète en primaire. Si des progrès importants ont été réalisés durant la dernière décennie, le secteur de l’éducation souffre encore d’un manque de moyens et de fortes disparités. Pour les 5 % de jeunes qui parviennent à faire des études supérieures, les enseignements universitaires publics sont peu porteurs de débouchés.
Depuis 2000, l’Agence Française de Développement appuie le ministère de l’Education burkinabé dans la mise en œuvre de son programme de développement et de ses réformes. Grâce à la construction et à l’équipement d’écoles et à la formation de personnel, ce soutien permet d’accroître le nombre d’enfants scolarisés et d’améliorer la qualité de l’enseignement dans le primaire. Le nombre d’enfants allant à l’école a ainsi plus que doublé en dix ans. Pour accompagner le développement économique du continent africain et répondre à son besoin d’expertise technique qualifiée, l’AFD a aussi choisi de soutenir l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE), une université panafricaine qui forme chaque année plus de 1 000 ingénieurs aux métiers de l’eau, de l’environnement, de l’énergie et du génie civil. Seul institut à délivrer des diplômes reconnus à l’international, il fournit les ingénieurs dont l’économie africaine a besoin et limite ainsi la fuite des cerveaux.
Le développement urbain en Colombie (Thomas Dworzak)
Avec 2,5 millions d’habitants, Medellin est la deuxième ville de Colombie. Dans les années quatre-vingt-dix, c’était aussi la ville la plus dangereuse au monde avec 6 000 morts violentes par an.
Des populations fuyant la misère et la guerilla sont venues progressivement grossir les favelas surplombant la ville. Concentrant la pauvreté et la violence, ces quartiers sont devenus hors de contrôle.
Pour lutter contre l’insécurité et les inégalités, la municipalité de Medellin a développé une politique d’urbanisme social qui favorise l’insertion des populations les plus précaires. L’Agence Française
de Développement accompagne la ville dans cette démarche avec notamment l’extension du métrocâble, un téléphérique qui désenclave les quartiers sensibles en les reliant au centre ville. Accompa-
gné d’actions sociales et économiques, ce mode de transport qui touche aujourd’hui 500 000 habitants permet aux quartiers de se développer et favorise l’arrivée d’entreprises et de commerces.
Grâce à cette approche innovante, l’insécurité a reculé de manière spectaculaire et le taux de morts violentes a été divisé par 6. Medellin est devenue une ville attractive pour les habitants mais aussi pour les touristes. Ce modèle est aujourd’hui repris dans de nombreuses autres villes d’Amérique latine.
La santé mère-enfant en Mauritanie (Olivia Arthur)
En Mauritanie, chaque année, sur 100 000 naissances, près de 600 femmes décèdent des suites de leur grossesse. Presque autant souffrent de séquelles graves liées aux mauvaises conditions d’accouchement. Si le système de santé manque de moyens et de personnel, le coût des soins reste l’obstacle majeur pour les femmes. Initié en 2002 avec l’appui du ministère des Affaires étrangères
puis de l’Agence Française de Développement, le forfait obstétrical est un système d’assurance permettant de réduire les risques liés à la maternité. Pour une cotisation de 17 euros environ, les femmes
ont accès à un suivi de grossesse (consultations prénatales, analyses de sang, échographie), à un accouchement médicalisé et à des conseils en planification familiale. Les femmes qui choisissent de payer chaque soin séparément dépensent trois fois plus pour un accouchement normal et jusqu’à dix fois plus pour une césarienne. En améliorant le circuit de soins, en garantissant la disponibilité des médicaments essentiels et en réduisant le coût de la prise en charge de la grossesse, ce projet a permis d’augmenter le nombre d’accouchements assistés. Dans les zones où il a été implanté, 80 % des femmes y souscrivent et la mortalité maternelle a diminué de moitié. L’Etat mauritanien a décidé d’en faire une politique de santé publique
Les enjeux du climat en Indonésie (Jean Gaumy)
L’Indonésie est l’un des plus gros émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre après les Etats-Unis et la Chine. La cause principale est la déforestation et la dégradation des sols liés à la coupe de bois, aux plantations industrielles et à la pression sur les terres agricoles. L’Indonésie est le troisième bassin forestier du monde. Sa mise en péril constitue une menace pour le pays, mais aussi pour l’ensemble de la planète. Lors des conférences internationales sur le climat, le président indonésien a pris des engagements forts en annonçant une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 26 % d’ici 2020.
L’Agence Française de Développement, la coopération japonaise et la Banque mondiale appuient le gouvernement indonésien pour l’aider à intégrer la question du climat dans ses politiques nationales de développement. Il s’agit notamment de mettre en place des mesures concrètes pour protéger la forêt, produire des énergiesrenouvelables et promouvoir l’efficacité énergétique. Ce programme permettra l’exploitation durable de 100 millions d’hectares de forêt, la production de 5000 Megawatt issus de la géothermie et la réduction de 4 % de consommation d’énergie par an dans le secteur industriel d’ici 2020.
Le calendrier des expositions 2011
BORDEAUX
21 — 29 Mai : Place Pey-Berland
RENNES
14 — 19 Juin : Place de l’Hôtel de Ville
SOLiDAYS
24 — 26 Juin : Hippodrome de Longchamp
TOULOUSE
11 — 17 Juillet : Quais de la Garonne
LYON
10 — 18 Septembre : Place des Terreaux
CLERMOND-FERRAND
26 Septembre —3 Octobre : Place de la Victoire
MARSEILLE
8 — 16 Octobre : Esplanade Bargemon
STRASBOURG
23 — 29 Octobre : Place Kleber
PARIS
3 — 14 Novembre : Place de l’Hôtel de Ville
L’événement Facebook, avec les lieux et dates de passage de l’exposition
Site d’
Objectif Développement.