mercredi 24 avril 2013

Syrie : Aujourd’hui, seules les bombes ont accès aux populations civiles

Les programmes de Médecins du monde en  Syrie


Les conditions de survie en Syrie ne cessent de se dégrader et le bilan continue de s’alourdir : plus de 70 000 morts, plus d’1 million de réfugiés, plus de 2 millions de déplacés internes.

Exécutions sommaires, populations prises en otage et bombardées, personnels soignants arrêtés, exécutés, torturés... Il n'existe pas de refuge pour se protéger. Aujourd’hui, force est de constater que seules les bombes ont accès aux civils. C‘est pourquoi, une nouvelle fois, Médecins du Monde demande l'arrêt des hostilités pour porter secours à ceux qui en ont besoin et voir l’accès de l’aide internationale facilité et renforcé.

Il y a plus d’un an, les équipes de MdM ouvraient leurs premiers programmes d’assistance aux réfugiés syriens en Jordanie, au Liban, en Turquie ensuite, puis progressivement en Syrie. Face à la dégradation de la situation et l’exode massif de réfugiés, Médecins du Monde poursuit et renforce son action afin de leur venir en aide.

En Jordanie, MdM intervient dans la ville de Ramtha et sur le camp de King Abdullah Park. Un deuxième centre de soins de santé primaire est en cours d’ouverture dans le camp de Zaatari, où vivent actuellement 130 000 réfugiés. En mars, les équipes de MdM ont réalisé plus de 7 800 consultations en Jordanie.

Témoignage : L’impossibilité de consulter un médecin sous les bombardements « Je viens de la région de Dera’a. Quand les bombardements se sont intensifiés sur les villages, je suis tombée malade, j’avais des difficultés à respirer mais je ne pouvais pas aller voir un docteur. Beaucoup de médecins avaient déjà quitté la région et il était dangereux pour tout le monde de sortir de chez soi, pour moi comme pour un médecin. Et puis s’il y a un poste de contrôle sur le chemin, on prend toujours le risque de se faire arrêter et d’être détenu. »

Ghada, syrienne réfugiée avec sa famille dans le camp de King Abdullah Park en Jordanie En plus du soutien matériel apporté à une association de psychologues et psychiatres syriens travaillant en Jordanie, Médecins du Monde a décidé de renforcer le volet santé mentale, en Jordanie et au Liban, en partenariat avec la délégation espagnole de MdM.

Au Liban, deux centres de santé supplémentaires sont désormais soutenus par MdM, en partenariat avec l’association libanaise Amel, en plus de ceux situés à El Ayn et El Qaa, dans la plaine de la Bekaa. Une clinique mobile est en train d’être mise en place pour permettre à ceux qui ne peuvent pas se déplacer d’accéder aux soins dans la région de Kamed el-Loz.

Depuis six mois, MdM intervient au nord de la Syrie dans le village de Qah et ses environs grâce à deux centres de santé et une clinique mobile permettant d’assurer les soins de santé primaire. En mars, près de 2 200 consultations ont été effectuées et le centre post partum, ouvert en fin d’année, accueille des femmes et leurs nouveaux nés afin de leur assurer des conditions de vie décentes. Au sud de Qah, Médecins du Monde intervient dans le camp d’Al Salam, où plus de 3 000 personnes ont trouvé refuge. MdM appuie également un centre post-opératoire et de rééducation à la frontière turco-syrienne; près de 450 patients, internes et externes, y ont été soignés en mars.

Des stocks d’urgence sont également pré-positionnés aux frontières dans l’éventualité d’un accès au territoire syrien (kits chirurgicaux, de premiers soins de santé primaires, etc).
Face à la dégradation de la situation, Médecins du Monde appelle les acteurs armés et les Etats influents à l'arrêt des hostilités pour porter secours à ceux qui en ont besoin. Empêcher l'accès aux populations est un autre crime que nous nous devons de dénoncer.

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